dimanche 12 juin 2016

Carnets de thèse - Tiphaine Rivière


 La thèse apparaît toujours comme une véritable plaie à écrire pour un doctorant, et ce n'est pas la jeune Jeanne Dargan qui vous dira le contraire ! Professeur de collège en ZEP, elle a la joie immense d'être acceptée en thèse à la Sorbonne. Enthousiaste, elle se donne trois ans, jour pour jour, pour la finir.
Et nous voilà partis avec Jeanne dans la folie qu'est la rédaction d'une thèse : les interminables recherches, les cours à préparer pour les élèves de licence, la révision constante de son plan... Notre petite doctorante a bien du mal à concilier vie de couple, vie sociale et travail. Il faut aussi reconnaître que son entourage plus ou moins proche ne l'aide pas non plus : son directeur de thèse est complètement je-m'en-foutiste, et sa famille refuse de comprendre l'intérêt d'un travail si abstrait, qui plus est quand il porte sur "le motif labyrinthique dans la parabole du Procès de Kafka". Dans la catégorie des personnages mémorables, il ne faut surtout pas oublier Brigitte Claude, la secrétaire du département, très ( très ) ronde, un bonnet H affalé sur son bureau et une tête de deux pieds de long débordante de morosité !

Je ne suis pas fan du dessin de Tiphaine Rivière, mais je ne peux nier qu'il a un charme certain, surtout quand on nous laisse à voir les scènes de vie quotidienne de Jeanne, ses petits déjeuners les pieds sur la table et les seins à l'air, ou encore ses réflexions existentielles sous la douche.

Ce roman graphique est une vraie bouffée d'air frais, et on rit énormément des péripéties qui arrivent à la pauvre Jeanne. Ceux qui connaissent un peu le système universitaire reconnaîtront ses galères administratives horripilantes, mais tellement drôles quand elles arrivent à quelqu'un d'autre !
C'est d'ailleurs à l'université que j'avais croisé le chemin de l'auteur/dessinatrice, Tiphaine Rivière, puisque les premières planches de Carnets de thèse avaient été affichées dans un couloir, où je les avais lu en souriant. Il était tout naturel d'aller lire la suite !



Tiphaine Rivière / Carnets de thèse / publié chez Seuil en 2015 / 179 pages

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire