La thèse
apparaît toujours comme une véritable plaie à écrire pour un
doctorant, et ce n'est pas la jeune Jeanne Dargan qui vous dira le
contraire ! Professeur de collège en ZEP, elle a la joie immense
d'être acceptée en thèse à la Sorbonne. Enthousiaste, elle se
donne trois ans, jour pour jour, pour la finir.
Et nous
voilà partis avec Jeanne dans la folie qu'est la rédaction d'une
thèse : les interminables recherches, les cours à préparer pour
les élèves de licence, la révision constante de son plan... Notre
petite doctorante a bien du mal à concilier vie de couple, vie
sociale et travail. Il faut aussi reconnaître que son entourage plus
ou moins proche ne l'aide pas non plus : son directeur de thèse est
complètement je-m'en-foutiste, et sa famille refuse de comprendre
l'intérêt d'un travail si abstrait, qui plus est quand il porte sur
"le motif labyrinthique dans la parabole du Procès de Kafka".
Dans la catégorie des personnages mémorables, il ne faut surtout
pas oublier Brigitte Claude, la secrétaire du département, très (
très ) ronde, un bonnet H affalé sur son bureau et une tête de
deux pieds de long débordante de morosité !
Ce roman
graphique est une vraie bouffée d'air frais, et on rit énormément
des péripéties qui arrivent à la pauvre Jeanne. Ceux qui
connaissent un peu le système universitaire reconnaîtront ses
galères administratives horripilantes, mais tellement drôles quand
elles arrivent à quelqu'un d'autre !
C'est
d'ailleurs à l'université que j'avais croisé le chemin de
l'auteur/dessinatrice, Tiphaine Rivière, puisque les premières
planches de Carnets de thèse avaient été affichées dans un
couloir, où je les avais lu en souriant. Il était tout naturel
d'aller lire la suite !
Tiphaine
Rivière / Carnets de thèse / publié chez Seuil en 2015 / 179 pages
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